LE CREPUSCULE

Le soleil semble une lanterne rose suspendue à la muraille. Nous indique t-il la maison close des dieux de l'Olympe ? Ne sait-il point que c'est depuis longtemps un crime que d'ainsi se montrer aux regards de la lubricité ? Diable, mais c'est qu'il se moque le bougre ! Je le laisse à son attentat.

Allongé sur la pente abrupte de l'enfance envolée, j'observe en silence le réveil des insectes.

Ils aiment le crépuscule et son soudain silence. Même les libellules déploient leurs ailes argentées sans plus se cacher. Près de l'étang qui doucement s'assombrit se jouent au soir qui tombe toutes les scènes de la vie. L'être ou le paraître du papillon multicolore qui maintenant se souvient que son séjour est éphémère et aimerait à cette heure sombre devenir luciole pour continuer à briller parmi les arceaux d'abbaye. La mante religieuse prépare le duel qui va l'opposer au mâle qui la féconde. Elle sait qu'elle va gagner. Elle gagne toujours. Les hommes se battent en duel au pistolet. Elle se contente d'éliminer ! Les scarabées qui tous ne s'appellent pas Pierre, volent lourdement tels des litanies de mendiants pleurant au vent. Et l'oiseau que je ne vois pas décrit des cercles dans le ciel obscurcit. Infatigable pêcheur de nuit, il attend le l'instant propice et plonge tel un éclair vers la graine vivante. La nuit est finalement tombée. L'oiseau repu replie ses ailes jusqu"à demain et les insectes se comptent et se recomptent, jurant une fois de plus que le crépuscule ne les y prendraient plus !

 

 



05/12/2008
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